Origines du Tango

L’ éclosion d’ une danse rappelant le Tango peut se situer au début du xv ème siècle.
Les Maures d’ Espagne dont les débats étaient en général vifs et collectifs venaient de les enrichir d’ une danse en couple dont le rythme modéré contrastait singulièrement avec l’ habituel.
Le mouvement que ce rythme inspirait était celui de l’ acte sexuel ce qui fait présumer que cette danse symbolisait la fécondité. Mais si elle conquit facilement les Maures de l’ Espagne du Sud et une partie des indigènes, elle fut bannie par les Espagnols du Nord qui, restes indépendants et fervents catholiques, ne pouvaient se plier à la pratique d’une danse dont ils trouvaient la mimique inconvenante ; aussi elle disparut avec le départ des conquérants ; pas tout à fait pourtant, car les Bohémiens (les Gitans d’Espagne) l’ avaient adoptée et la dansaient au son des guitares.
Transportée en Argentine, elle y fut accueillie avec faveur et, après avoir prospéré d’abord dans les milieux noirs, elle gagna toute l’ Amérique du Sud et devint populaire aussi bien à Cuba, au Mexique, au Brésil que dans la République Argentine, mais c’est à Cuba surtout que la danse fut style et popularisée sous le nom de Habanera (danse de la Havane).
Le rythme de base était alors discontinu et consistait en une « croche pointée double-croche » sur le premier temps, « deux croches » sur le deuxième temps, rythme sur lequel des grands Maîtres de la musique ont écrit des Habaneras célèbres.

En Argentine elle devint Tango.

Le Tango est donc une Habanera dont on a d’un rythme de base discontinu, fait un rythme continu. En effet, il est formé de 4 croches pour les deux temps de la mesure.
« Alors, dira-t-on, le Tango n’est donc pas Argentin ? »

Oui, le Tango est Argentin comme il est Cubain, comme il est Espagnol d’origine Maure, mais il y a le Tango argentin, caractéristique par le mode mineur et le charme qui découle de sa mélodie ainsi que la maîtresse manière d’exécution de certains orchestres typiques dont il n’est de pareils dans aucun autre pays.
C’est en 1912 que le Tango revint en Europe d’où après avoir subi de fines retouches, complètement dépouillé de ce qui rappelait encore la mimique primitive, il repartit à la conquête du monde.
Ce qui caractérise le Tango actuel, c’est 1a grâce expressive exceptionnelle qu’il implique ; chaque pas, chaque mouvement doit être effectué avec mesure, sans lourdeur, avec aisance et sans raideur. Dans le Tango, un pas manqué est, spectaculairement parlant, une faute grave. Pour profiter de l’ extrême plaisir que l’ on éprouve en dansant le Tango, il convient d’être à même de mener la danse en souplesse et pouvoir avec élégance de temps en temps varier les pas.
Oui, varier les pas, car les mêmes pas sans cesse renouvelés engendrent la monotonie. Si l’ on veut sortir du vulgaire, il importe de varier ; savoir varier est un art auquel le Tango se prête merveilleusement. C’est par l’ harmonie des pas sans cesse renouvelés que l’ on acquiert la souplesse, l’ aisance, la hardiesse, le style enfin propre à l’ excellent danseur de Tango.

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