Comparaison Salsa cubaine et salsa portoricaine
De nombreux néophytes demandent souvent « Mais qu’est ce qui distingue la salsa portoricaine de la salsa cubaine? Comment différencier ces deux styles de danse? » Voici quelques (très succincts) éléments pour différencier ces deux danses :
Visuellement
– La salsa cubaine est une danse très dynamique sur la piste. C’est ce style de salsa qui permet de danser la « Rueda » (une danse où les couples forment un cercle, font les passes de manière synchronisée et où les danseuses passent d’un danseur à l’autre). Dans ce style, les danseurs « marchent » beaucoup. Ainsi, les danseuses ne font pas de tours comme en rock par exemple: les tours sont marchés.
– La salsa portoricaine est une danse beaucoup plus douce et sensuelle. Elle comprend de nombreuses chorégraphies. Esthétiquement, elle se rapproche plus des danses de salon.
Historiquement
– La salsa cubaine a été chorégraphiée dans les clubs et les écoles de danse de Cuba.
– La salsa portoricaine, qui dérive du Mambo (d’où son appellation de « salsa-mambo » aux Etats-Unis), a été inventée par la communauté latino-américaine des Etats-Unis.
Techniquement
Beaucoup d’éléments différencient ces deux danses: le pas de base, les pas de déplacements, les passes… Je ne décrirai pas toutes les différences au niveau des passes, mais ne mentionnerai que deux différences pour moi essentielles, concernant :
– le déplacement des danseurs :
En cubaine, les déplacements des danseurs se font sur des cercles ou des arcs de cercle.
En portoricaine, les déplacements des danseurs se font en ligne.
– Le pas de base
En portoricaine, c’est un pas avant/arrière fait avec amplitude, sur la ligne.
En cubaine, le pas de base est arrière/arrière. Il se fait presque « sur place », en se déhanchant.
A noter qu’il existe deux variantes au sein de la salsa portoricaine, où la différence essentielle est le temps sur lequel on fait le changement de direction avant/arrière. Si ce changement de direction se fait sur le « un » musical, c’est du « Los Angeles style », et si c’est sur le « deux » musical, c’est du « New-York style ».
Musicalement
Ces styles de danse sont associés à des styles musicaux… Ainsi, la salsa cubaine se danse idéalement sur la Timba (voir article) tandis que la salsa portoricaine est très adaptée à la salsa romantica par exemple (voir article). Mais cette constatation peut être sujette à caution… (voir ci-dessous!!!).
Et la salsa colombienne dans tout ça? Si je n’en ai pas encore parlé, ce n’est pas que je la boycotte, c’est que je ne la pratique pas – alors je me sens mal placée pour la présenter… Très brièvement, ce style se pratique essentiellement face à face, avec des jeux de jambes élaborés mais peu de passes. Pour la colombienne, l’esthétique de la danse est surtout due au style des danseurs, absolument primordial.
Mais avant tout, la cubaine, la portoricaine et la colombienne sont toutes de la Salsa! Bien que ces styles de danse comportent des différences chorégraphiques, elles peuvent toutes se danser sur la même musique. Evidemment, certains morceaux sont plus adaptés à un style qu’à un autre… mais regardez la piste de danse d’une boite parisienne: des danseurs cubains, portoricains et colombiens se côtoient allègrement lors du même morceau! Même au sein d’un couple de danseur donné, il est possible de passer d’un style à l’autre sur le même morceau, en fonction de la ligne mélodique et de l’inspiration…
Certes, le fait que plusieurs styles cohabitent complique un peu les choses: il faut que la danseuse reste bien attentive au style dans lequel danse le danseur pour pouvoir suivre et s’adapter… et que le danseur ait un guidage très clair à ce sujet! Mais en contrepartie, ces différences de styles apportent tant de diversité.
Halte aux discours qui n’encensent et ne respectent qu’un seul style.Le but de danser la salsa est de danser bien évidemment, mais aussi de s’amuser et de rencontrer des gens (faut-il vraiment le rappeler?). Plus on pratique de styles, plus on sera capable de danser avec de partenaires. Restons ouverts, et rappelons que de solides bases dans l’un des styles permet de progresser rapidement dans les autres…
C. R.
Paris, juin 2000