Les parrains de la Salsa du vingtième siècle
Salsalovers Paris tient à rendre hommage à deux parrains de la danse salsa : Luis Flores alias Luis Maquina en tant que meilleur danseur et Georges Vascones en tant que meilleur professeur Salsa de ce siècle. Nous n’ avons pas l’ intention de remettre des awards comme aux états unis car ils sont souvent un produit de marketing : Aujourd’ hui, tout le monde parle de certains maestros New yorkais et leur attribue tout le mérite de la danse Salsa et on relègue à l’ ombre les vrais parrains du mouvement des danseurs … Eddie Torrès aussi était un des nombreux élèves de ces grands maîtres et il le restera ! Quand au Luis Maquina ne serait ce pas son handicap qui a fait de lui un oublié du milieu des médias et du spectacle ?! Nous n’ oublions pas non plus une floppée d’ autres comme Augie et Margo.
Le légendaire salsero : Luis Flores alias Luis Maquina
Maquina veut dire la machine : il fut appelé ainsi car ses pas étaient tellement rapides sur une piste de danse que personne ne pouvait les imiter … Quand il dansait même des grands noms de la danse comme les Mambos Aces et Augie & Margo s’ arrêtaient pour le regarder. il dansait sur tous les temps au Feeling en combinant les syncopes, la Rumba et les « Shuffles ». Ses paroles favorites étaient » Be like no one else »
Luis Maquina est incontestablement le plus grand danseur du mythique Palladium et de l’ histoire de la danse salsa … Malheureusement, une balle a paralysé cette homme dans une chaise roulante à vie ! Salsalovers tient à transmettre aux danseurs de Salsa quelques uns de ces idées et conseils : Quoi de meilleur référence qu ‘ un danseur comme celui là et par la même occasion lui rendre hommage en parlant de lui.
Luis Maquina est né à Puerto Rico mais a vécu dans le barrio Latino de New York. Il fréquentait le Palladium dans les années 50 jusqu’ aux années 70 la date de son accident. Il est dans une chaise roulante depuis 26 ans.
Le Palladium fût un endroit mythique où Tito Puento jouait à ses débuts et une horde de bons danseurs remplissaient la piste et ses coins. Le palladium avait une partie avec des tables pour les gens à fric et une autre partie pour les danseurs qui amusaient cette riche classe par leur performance mais dans cette dernière partie du Palladium il y avait les noirs, les portoricains, les juifs qui adoraient beaucoup la Salsa et les italiens : c’ était la partie chaude du Palladium avec un melting pot de danseurs passionnés.
Cuban Pete qui a reçu les Awards du danseur d’ Albert Torres au congrès de Los Angeles mai 2000 est selon les propos subtils de Luis Maquina le plus mauvais danseur du Palladium (malgré la légende qui l’ entoure !) mais sa danseuse Millie était une légende sur la piste et c’ est grâce à elle que sa réputation a tenu …
Machito, Tito Puente et Eddie Palmieri sont ses favoris mais remercie aussi Tito nieves et Marc Anthony de faire exporter davantage la salsa dans les autres pays grâce à l’ utilisation de l’ anglais dans certains morceaux latinos ..
L’ exode des portoricains commença au début du siècle sur plusieurs vagues. Ainsi, dans le début des années 50, le Mambo venait de Cuba via Mexico. Mexico était le Hollywood des film espagnols. Tous les cubains partaient au Mexique pour jouer dans des films et les portoricains n’ avaient que ces films pour voir les danseurs et les musiciens cubains. Les portoricains introduisèrent la Salsa à New York et il y avait un club dans chaque coin de rue …
Son seul regret dans la vie est de ne pas être mort le jour où on lui a tiré dessus car ne pas danser est pire que la mort pour lui
Autour de la danse Salsa par Luis Maquina…
Luis Maquina n’ a jamais pris des cours de salsa mais c’ était l’ homme au million de pas dont certains étaient inimitables. C’ est lui aussi l’ inventeur du fameux pas de la « Patchanga ».
Il conseille de prendre des cours pour apprendre les bases et le rythme mais milite contre le clônage : son plus grand souci était que chacun devrait avoir son style et faire toujours des mouvements différents des autres. Répondant à une question, il avoue que l’ imagination peut tarir mais comme Lizza Minnelli, si elle chantait 1 million de fois la même chanson, chaque version avait une note différente par ci et par là et ce ne sera jamais la même. Par ailleurs, Luis n’ a jamais enseigné car il ne supportait pas la routine de la répétition !
Aujourd’hui, il avoue que s’ il pouvait marcher, il l’ aurait fait pour les enfants afin de les sensibiliser à cette belle musique qu’ est la salsa.
Tous les mouvements qu ‘ il inventait venait en dansant au Feeling et jamais en comptant ses pas!
Répondant à une question si les danseurs du Palladium dansaient sur le « 2 », il dit que cette notion du « 2 » n’ a jamais existé de son temps et c’ est un système de merde qui sert à formaliser la salsa! Tout le monde dansait sur la clave sachant que la Clave et le « 2 » n’ ont rien à avoir en commun … La clave est la période donnée à un morceau de salsa pour que les instruments d’ un orchestre la suivent. Par ailleurs, il attribue le système comptage à des gens souhaitant faire un spectacle afin de rester en phase. Quand on veut danser, on ne compte jamais car le Feeling meurt avec ce genre de formalisme. Pour lui danser, c’ était laisser parler son corps après une journée de travail stressante : La salsa était son médecin, sa femme et son amour. Il dansait pour la danse et non pas pour frimer ou se montrer !
Les gens aujourd’ hui dansent comme s’ ils conduisaient une voiture : ils sont partout, font un million de pivots. La danse n’ a jamais été de pirouetter et de s’ émerveiller devant ses jeux de pieds (« Open Shines ») appris par coeur. La danse est la coordination des mouvements du corps avec le reste : la danse vient de l’ intérieur et faire des Open Shines sans harmonie avec le corps est une calamité !
Bien danser pour Luis Maquina c’ est faire moins de pivots multiples, moins de mouvements de bras et d’ Open shines qui n’ ont rien à avoir avec l’ harmonie corporelle et votre plaisir de bouger. Votre corps doit bouger en harmonie avec vos pas. C’ est comme la marche : rester naturel ! Combien de fois on voit des gens essayant d’ imiter un joli mouvement mais c’ est impossible car chaque mouvement corporel est différent. Il y a deux choses différentes : il y a beaucoup de gens qui aiment danser mais ce ne sont pas pour autant des danseurs. L’ amour de danser ne suffit pas pour devenir un vrai danseur !
Par ailleurs, quand on va danser c’ est pour danser. La jeunesse d’ aujourd’ hui n’ a plus la même éducation de l’ époque : Luis refusait qu’ un étranger invite sa partenaire s’ il ne faisait pas partie de leurs amis … c’ était une question d’ honneur et de respect. Bien s’ habiller et originallement était sa seconde réligion.
Aujourd’ hui, Luis Maquina continue de vivre avec sa famille et ses enfants et a renoncé à se suicider pour ne pas leur porter tort dans la postériorité !
Le légendaire maître : Georges Vascones et sa partenaire Debbie….
Comme beaucoup d’ autres danseurs, il était ceinture noire en Karaté et il avait le contrôle complet de son corps. Sa partenaire et lui étaient le premier couple à gagner des centaines de concours dans le Bronx. Après cela, il a commencé à enseigner à toutes les générations : Eddie Torrès et Angel Rodriguez étaient aussi ses élèves … Ce qui a fait de lui un grand maître c’ est sa chorégraphie, sa prestance sur scène, sa façon de combiner les mouvements. Il était un modèle pour la jeunesse du barrio latino il dansait sur le « 1 » et aussi sur « 2 » qui est le 234 du palladium que beaucoup de new yorkais oublient avec le temps …
Angel Rodriguez, son élève pendant 4 ans, rend hommage souvent à son maître : il lui a appris à danser, concourir et à chorégraphier toujours mieux le mouvement des autres … La danse est une imitation vers le meilleur !
Georges était le premier à former des troupes de danseurs au Bronx et sur New York … c’ était un maître polyvalent avec des troupes de Salsa, Jazz, Hip Hop, Hustle et des groupes de filles…. il avait tellement de troupes qu’ il ne se connaissaient pas entre eux ! Ses mentors pourraient être Ralph and Lucille Lew ou Augie and Margo. Il a aimé Kelly et Fred Astaire. Son film préféré était « Chantons sous la pluie »
Il adorait expérimenter tous les style de danse et les mixer. A l’ époque, il réunissait les meilleurs élèves dans son salon et les faisaient concourir entre eux afin de découvrir de nouveaux mouvements : un de ces enfants était Eddie Torrès !
Georges était dur : il pouvait utiliser n’ importe quel procédé agréable ou pas pour vous faire progresser : mais à la fin le résultat était là et tout cela était au service de la danse !
Avant sa mort, Georges a croisé Angel Rodriguez et lui a avoué qu’ il était fier de lui et qu’ aujourd’ hui lui aussi avec la bonté de son coeur continue le flambeau de son maître. Georges Vascones est mort en 1996 : c’ était un jour triste dans le Bronx et son ami Ralph Arroyo lui a écrit un poème que nous publierons via la femme d’ Angel Rodriguez « la diva de la salsa »
A Special Space on the Dancefloor
The last time we saw you,
Everyone wanted to say hello.The last time we hugged you,
There were people still in line.The last time we saw you on the dancefloor,
There were people awe struck by your movements.They all wondered how you can fly,
They will go home and tell their friends…I saw the Mambo dancing with a mortal man.
He was large and beautifully graceful.
He seem to be dancing on air.
And all that witnessed it,
Were glad to be there.Georgie, we miss you.
But we all believe that you can’t stay away,
Not when the Salsa starts to play.Your soul is now free to be wherever you want it to be.
Your Symbolic of Latin Dance,
You taught the Symbolics to take a chance.You and the Salsa will share an eternal romance.
One that will be felt on Latin dance floors everywhere.We miss you,
But we know you can’t leave without a dance.
So…
A Place will be reserved on the dance floor.
When we hear your favorite songs,
The music will summon your rhythmic soul to the room.
Your memory will overshadow gloom.
We will always love you Georgie, see you real soon.
By Ralph Arroyo
Conclusion : Comme toute chose, il y a un début et Georges Vascones dit « Zapato Viejo » était l’ un des plus grands parrains comme Luis Maquina et d’ autres comme Andy Vazquez des Mambo « Aces », Mike Ramos… Aujourd’ hui, Eddie Torrès, Angel Rodriguez fondateur de Razz’M’Tazz et d’ autres continuent à porter le flambeau de la danse salsa en continuant à former de nouvelles générations…
Article par Michel Haddad dit « El Maestro » avec tous les remerciements à Claire Ruiz, Angel Rodriguez et Richie_Rumbero du Forum SalseroCorner