Frankie RUIZ USA / Puerto Rico
Pendant les années 80, le jeune chanteur à la voix d’ ange devient une figure emblématique de la salsa romantica.
Choix de CD musique Salsa :
Solista pero no solo (1985)
Voy pa’ encima ! (1987)
Mas grande que nunca (1989)
Puerto Rico soy tuyo(Rodven ; 1993)
Mirandote (Rodven ; 1995)
Tranquilo (TH/Rodven ; 1996)
Oro salsero – 20 exitos (PGD/Rodven) Vol. 2
Oro salsero -20 exitos (PGD/ Polygram Latino)
C’est à Paterson (New Jersey, USA) que le petit Frankie, d’ origine portoricaine, voit le jour le 10 mars 1958. Dès son enfance, il pousse la chanson salsa, et manifeste un talent précoce qui l’ encourage à fréquenter les musiciens professionnels. Se risquant sur les scènes locales dès 7 ans, il réalise a 13 ans son tout-premier enregistrement en 1971 aux côtés de Charlie Lopez et de La Orquesta Nueva.
Plus tard, le succès venu, ces deux titres historiques (Salsa buena et Boriquen) seront réunis sur un CD single baptisé Charlie Lopez y La Orquesta Nueva-Canta : Frankie Ruiz (1993).
En 1974, l’ adolescent rallie Porto Rico avec sa mère, et s’installe a Mayaguez où il se produit avec les groupes La Dictatora et La Moderna Vibracion. C’est là que Frankie Ruiz consolide sa carrière débutante, en intégrant en 1977 l’ orchestre La Solucion où il est propulsé au poste de chanteur co-leader.
Belle promotion a 19 ans, concrétisée par deux albums : l’un (paru en 1979 chez PDC, et réédité en 1996 chez Canal sous le titre Frankie Ruiz y La Solucion) fait bingo avec une nouvelle version de Salsa buena ;
le deuxième, Orquesta La Solucion (LAD/TH) renouvelle la performance en 1980, en imposant deux tubes, La Vecina, et surtout La Rueda. C’est le début d’une bonne série de succès.
Repéré par Tommy Olivencia, il devient chanteur au sein de son orchestre prestigieux. Il grave alors le titre Viajera sur l’ album-maison Primer Concierto de la Familia TH (1981), et pendant trois ans, s’ inscrit sur un album-réussite par an : Un Triangulo de triunfo (1981) ; Tommy Olivencia (1983) ; Celebrando Otro Aniversario (1984). Le titre Lo dudo, tire du disque Celebrando Otro Aniversario, est aujourd’hui considéré comme une pierre angulaire de la salsa Erotica, aux paroles parlant d’amour sur une production légère proche de la variété. Et Frankie Ruiz l’ enjoleur, qui a gardé sa voix de velours au timbre si particulier, va devenir une de ses figures les plus adulées.
Dès le début de sa carrière solo, succès et distinctions pleuvent sur Frankie, maintenant maître à bord : Solista pero no solo (1985), premier album sous son nom, occupe les meilleures places des hit-parades portoricains et latino-américains avec plusieurs chansons, emporte le titre de Meilleur Album aux Latin Music Awards de Billboard en 1986, et reste un des albums latins les plus vendus des années 80.
L’année 1987 confirme son ascension, et l’album Voy pa’ encima !, se vend à 300 000 exemplaires aux USA et à Porto Rico, et passe même l’Atlantique pour résonner jusqu’en Espagne avec le planétaire Desnudate mujer.
C’est la consécration, et le magazine américain Billboard l’ élit Artiste de l’Année 1987, catégorie Tropical/Salsa. Un vrai conte de fée ? Cela serait compter sans les démons vénéneux qui tiennent Frankie en cage depuis son adolescence : came et alcool lui broient l’organisme et le foie depuis déjà des années, et l’ entraînent dans une escalade dont il sortira perdant. D’autant que les soucis judiciaires s’ajoutent aux ennuis de santé, quand le chanteur est arrêté pour possession de crack en juin 1988, et écope de 14 mois de prison ferme. Le pénitencier n’est pas un endroit idéal pour mener une carrière artistique.
Malgré tout, En vivo y a todo color ! (1988), imparfaitement terminé, se vend a 200 000 exemplaires. En 1990, Mas grande que nunca , paru en 1989, s’élève au sommet des ventes ; et les réussites commerciales et artistiques continuent, a peine entamées par la vie parfois chaotique de Frankie :
Puerto Rico soy tuyo (Rodven ; 1993) rend hommage à son île et s’inscrit à jamais dans le coeur de chaque Portoricain ;
Mirandote (Rodven) sort en 1994, et le splendide Tranquilo (Rodven/Polygram Latino) lui succède en 1996, et lui vaut une trophée aux Latin Music Awards de Billboard 1997.
Stop. Fin du rêve : après une dernière apparition lors d’un concert au Madison Square Garden le 11 juillet 1998, miné par les drogues, le foie lessivé par les toxiques, Frankie Ruiz succombe a une cirrhose et s’éclipse définitivement dans un hôpital du New Jersey, le 8 août 1998, a l’ âge de 40 ans.