Danses BOLERO – RUMBA – SON – DANZON
Dans mon article salsa, j’ avais déjà abordé le boléro and co …..
mais il me restait quelques zones d’ ombres.
Il semble, à mes dernières analyses (encore autres webs, discographies …) que l’ on puisse tenter les « distinctions » suivantes :
En France :
*Pour le monde musical « conventionnel » (variété générales si l’ on veut) :
« Toute interprétation de variations de forme « bolero –son- rumba – danzon » à savoir de cette rythmique très proche et d’ instrumentation assez douce et sensuelle est plutôt connue sous le terme général « BOLERO » .. et qui peut être de tempo plus ou moins lent (un boléro plus rapide serait en fait un son sous d’ autres contextes).
Toute interprétation de variations de rythmique plus « colorée, cuivrée, percutante » souvent plus dynamique est connue sous le terme général « MAMBO ».
(Bien sur on aura toujours une frontière plus ou moins indéterminée selon les boleros tirant sur le mambo et vice versa, notez que le terme « rumba » n’ est pas (ou peu) employé chez les musiciens).
Pour le monde musical plus au fait « afro-latin-carraibes » (je n’ ai pas dis des musiciens de géographie latino…) :
La distinction sera (en général) plus précise avec
BOLERO jusqu’ à environ 28 bpm.
SON / DANZON au-dessus (une distinction musicale se mériterait encore ici, et en y intégrant encore garija …, mais restons en là pour l’ instant, le terme SON serait plus employé).
On trouve parfois aussi des termes BOLERO-SON et/ou RUMBA-BOLERO, (peut-être pour introduire « délicatement » le terme rumba et pour bien rappeler que son et boléro …. même structure).
MAMBO pour les variations plus « colorées » … comme ci dessus.
Pour le monde de la danse sportive (ou assimilée) :
ici, le terme Boléro ne s’ emploie pas on parle de rumba (sans plus de précision) et qui s’ avère être la danse (rumba cubaine en fait) que l’ on danse sur le boléro des musiciens (donc boléro lent ou boléro tout court selon les musiciens) à savoir jusqu’ à 28 bpm.
Au-dessus ce qui est musicalement du son est plutôt connu sous le terme salsa..
et ce qui est musicalement plus coloré est connu sous le terme mambo OU salsa.
Pour le monde de la danse « afro-latino-carraibeenne » :
on ne parle pas de rumba non plus, assez peu de boléro mais quand on en parle on utilise le terme boléro.
Tout le reste est salsa pour le public non averti et son/salsa/timba …. Pour les connaisseurs (quoique les connaisseurs puissent utiliser le terme salsa pour l’ ensemble par facilité comme on parle de swing pour tous les types).
Pour le monde de la danse « dancing » :
Le terme rumba est inconnu, tout ce qui est « lent » est un boléro quand ce n’ est pas identifiable comme « tango » à l’ évidence et dansé en pseudo tango.
Ou même … tout simplement le slow est parfois le seul terme connu….
AUX Etats-Unis
Je ne vais pas parler du monde musical.
Pour le monde de la danse sportive « donc American style » (ou assimilée) :
Ici, le terme Boléro s’ emploie et s’ avère être dansé en rumba internationale (employée en France), la rumba-cubaine en fait, que l’ on danse sur le boléro des musiciens (donc boléro lent ou boléro tout court selon les musiciens) à savoir jusqu’ à 28 bpm.
Au-dessus on emploie le terme rumba (sous-entendu « rumba-américaine » et qui n’ est pas ou plus employé en international) ce qui est musicalement plutôt du son/danzon (à 32/36 bpm).
et ce qui est musicalement plus coloré est connu sous le terme mambo (à NY) OU salsa (ailleurs).
Pour le monde de la danse « afro-latino-carraibeenne » :
On ne parle apparemment pas de rumba mais plutôt de boléro.
Tout le reste est salsa pour le public non averti voire Mambo à NY et son/Mambo/salsa/timba …. Pour les connaisseurs (quoique les connaisseurs puissent utiliser le terme salsa pour l’ ensemble par facilité comme on parle de swing pour tous les types).
Pour les autres mondes .. désolé mais je n’ ai pas de données assez intéressantes.
Remarques :
Mon objet ici n’ est pas de redéfinir le pas de chaque danse, ni réécrire les diverses composantes de chacune et selon les interprétations (à savoir mélanges de son/ danzon/ rumba africaine ………) qu’ on pourra trouver par ailleurs. Mon objet est de tenter de clarifier un peu les « terminologies » par toujours bien maîtrisées et comme on peu le constater interprétées différemment selon les contextes.
Quand on utilise le terme bolero on sous-entend en fait boléro-cubain (qui n’ est pas le boléro espagnol connu historiquement sous le nom de boléro sans qualificatif, notez la difficulté d’ identification, quoiqu’ on puisse voir parfois « boléro espagnol » ).
Quand on utilise le terme rumba, il s’ agit par défaut (donc par défaut selon le contexte) de son interprétation au sens danse « actuelle » et on sous-entend rumba-cubaine ou rumba –américaine (qui n’ est pas la danse africaine d’ origine qu’ on appellera parfois maintenant rumba-africaine pour faire la distinction), j’ ai aussi vu parfois square-rumba pour la rumba-américaine.
Annexe : rappel des paragraphes concernés de l’ article « salsa » disponible sur salsalovers :
«De ce mélange, va donc naître du coté de Cuba, la Habanera (qui sent très fort ce qu’ on appellera le tango plus tard) puis le boléro-cubain (qui fleure encore un peu son ancêtre hispanique et préfigure encore un air de tango, à l’ écoute de titres identifiés comme tels par leurs compositeurs) puis le danzon , gajira et son (qui vont être habillé par les pas de la contre-danse), et du coté Haïti/Rep dominicaine le merengué, et aux Antilles le zouk….. puis aux USA, au contact du jazz et des ressortissants d’ Amérique Latine, viendront le mambo, le chachacha, le bogaloo éphémère et enfin……. ce qu’ on a vendu sous un titre salsa pour continuer la course vers des salsas typées, aux USA et ailleurs, ….jusqu’ à la timba.
………
Et la rumba … tiens je n’ en ai presque pas parlé, c’ est que c’ est une base des plus importantes de la vie salsa mais il s’ agit là plutôt d’ une danse et la danse que l’ on appelle rumba en occident n’ est pas la rumba africaine d’ origine (liée aux rites locaux), non, notre rumba « contemporaine » est une danse qui malgré tout s’ inspire de la sensualité de sa lointaine origine mais en y utilisant des expressions corporelles plus « mondaines » puisées dans la contre-danse (déjà intégrée aux son, danzon, boléro) et pouvant s’ exprimer sur le rythme lent et langoureux d’ un boléro, d’ un boléro-son, voire d’ un son lent. En d’ autre termes la musique de rumba n’ a pas vraiment d’ identité musicale source et il s’ agit de son lent (alias bolero-son en fait) qui prend selon les continents le nom rumba de la danse employée (on trouve parfois rumba-boléro), mais d’ autres types de pas sont aussi parfois employés sur ces même musiques, ceux proches du tango même (on a vu plus haut l’ air musical de tango pour le boléro). On trouve sur certains articles une équivalence rumba/boléro et ce qui s’ appellerait rumba aux USA serait ce qu’ on appelle boléro en Europe et peut-être même aux Carraibes, le rapprochement du boléro à la rumba est quasi certain mais une affectation terminologique aussi tranchée n’ est peut-être aussi évidente.
Par Jean Yves Ménard. (Oct. 2001)